Les Entretiens de Ruzi – Chapitre 16

Pour rappeler le contexte de rédaction des « Entretiens de Ruzi » je vous invite à relire l’introduction de ce projet. Bonne lecture !

1. Parler plus fort ne rend pas le discours plus audible, ni plus compréhensible. Le langage existe pour communiquer, ce n’est pas un outil d’humiliation.

2. – Maître, avez vous une réponse au sens de la vie ?
– La réponse est peut être qu’il n y a pas de réponse ? Je sais simplement que nous avons une Voie à suivre : celle de la Nature, donnée par le Ciel, comblée par la vertu.

3. Dans l’ombre, les livres saints et les classiques à ma droite, j’attends.

4. Malheureusement, la spécialisation se fait au détriment de l’analyse d’ensemble. L’excellent archer est certes précis mais il ne voit que sa cible et est aveugle à ce qu’il y a autour. A l’inverse, n’est ce pas le maître de musique qui mène tous les instruments par son ouïe affûtée à toutes les variétés de sons ?

5. Tout ce qui est de même nature a tendance à se regrouper.

6. Le Maître observait des disciples prendre part à une discussion intense. L’un d’eux se démarquait par sa présence au point qu’il laissait peu de temps aux autres élèves pour s’exprimer. Le Maître intervint alors de la façon suivant :
« – Peux-tu m’expliquer comment construire une maison ?
– Il faut commencer par les fondations puis… » Le Maître interrompit brusquement l’étudiant, puis il dit : « Parce que tu interromps constamment les autres disciples ils n’ont pas le temps de développer leurs idées et d’exposer l’intégralité de ce qu’ils pensent. Comment peux-tu confronter tes opinions face à ceux qui n’ont pas expliqué les leurs ? Comme je l’ai fait en te coupant la parole, tu n’as pas été capable de finir ton exposé sur la construction. Tu n’as même pas pu défendre tes idées que j’avais déjà commencé à te répondre. Comment peut-on entendre l’autre lorsque l’on écoute que soi ? »

7. Réagir avec agressivité est souvent un signe d’insécurité.

8. Les embûches doivent être surmontées et affrontées, si possible avec diligence. Fuir les difficultés ne fait que reculer l’échéance d’une nouvelle confrontation dans une situation qui est souvent pire qu’à l’origine.

9. Plus vous allez vers un extrême, plus vous rencontrez l’autre. Sur-exposez le peuple à une idée, il tendra naturellement vers son inverse. Un trait de caractère exacerbé dénote son opposé enfoui chez la personne ; une personne très joviale est souvent très triste dans l’intimité.

10. La Voie vertueuse est étroite mais droite. La Voie du vice est large mais biscornue. La première est difficile à trouver et à suivre mais mène à la quiétude et à la sagesse. La seconde est facile d’accès mais ne mène qu’à la perdition et aux douleurs. Il est nettement préférable de travailler dur pour atteindre la perfection que de se laisser aller et de se perdre définitivement.

11. L’Homme de bien fait passer en priorité les autres. L’Homme de peu fait passer en priorité sa propre personne. L’Homme de bien sans courage ni capacité à se sacrifier est indigne d’être appelé Homme de bien.

12.  Une communication saine est la clé pour une éducation fructueuse. La communication qui se limite à humilier par les mots n’est plus la communication.

13. Franc et retors, cultivé et vulgaire, voilà des mélanges improbables.

14. – Maître, selon vous, pourquoi les individus malveillants prolifèrent autant ?
– Car il est plus facile de détruire que de construire. Il est plus rapide de démolir une maison que de l’édifier. Il est plus rapide de briser l’entrain d’une personne que de bâtir une relation durable avec elle. On arrache en un instant une plante alors que la faire croître demande du temps et une attention régulière. La malveillance est le chemin de la facilité et de l’égoïsme animal.

15. L’Homme de bien a la mémoire courte pour les méfaits, et la mémoire longue pour les bienfaits. L’Homme de peu a la mémoire longue pour les méfaits, et la mémoire courte pour les bienfaits.

16. En écoutant les disciples discuter entre eux, le Maître remarqua qu’un d’entre eux était particulièrement méprisant à l’égard des opinions des autres. Il dit alors à l’élève le plus ancien : « Il est impossible de discuter avec ce genre de personne. Il y a un biais intellectuel initial qui rend la discussion stérile. S’il est incapable d’entendre les opinions des autres sans émettre immédiatement un jugement négatif, quel intérêt de poursuivre l’échange ? »

17. L’éducation des enfants : de la peur à la honte, puis la discipline et enfin l’harmonie. Ce qui importe est d’utiliser la peur en ayant pour objectif final la culture des vertus et de ne jamais oublier l’amour parental. Trop de peur ou trop d’amour généreront la rébellion. Le juste équilibre entre les deux apportera le respect à l’égard des parents et le bon développement moral de l’enfant.

18. Du plus faible au plus sage : renier sa colère, laisser libre cours à sa colère, maîtriser sa colère, ne plus être en colère et en comprendre ses racines.

19. Un élève du Maître était très occupé par des affaires familiales. Il s’inquiétait du manque de temps qu’il pouvait consacrer à l’étude. Alors, il consulta le Maître afin de remédier à ses inquiétudes. Le Maître aurait répondu à ce disciple : « Prendre ses responsabilités et les assumer honorablement sont les raisons pour lesquelles tu étudies. Lorsque tu étudies tu prépares ta personne pour affronter les épreuves. De plus, à travers tes affaires tu étoffes ton expérience, et par là, tu étudies également. Tu n’as pas à t’inquiéter, ce que tu accomplis fait aussi partie des études que l’Homme de bien mène. »

20. La gentillesse devient une faiblesse uniquement en présence de la fourberie des autres. 

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